Défenseur central français de Birmingham City, Maxime Colin nous parle de son aventure chez les Blues et de leur saison compliquée.
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« Pourquoi aviez-vous initialement décidé de vous engager avec le club de Birmingham City ?
C’est vrai qu’en France, Birmingham n’est pas un club réellement connu. Avant de le rejoindre, j’évoluais à Brentford et je savais que c’était vraiment un club historique très important en Angleterre, avec énormément de fans et un grand stade. Quand j’y suis arrivé, le club voulait se donner les moyens de monter en Premier League. L’entraîneur, Harry Redknapp, disposait d’un budget conséquent afin d’y parvenir et des recrues de très bons niveaux étaient arrivées. Bien que la mayonnaise n’ait pas du tout prise, sur le papier l’équipe me semblait vraiment compétitive. Je connaissais tous les joueurs qui avaient été recrutés, je connaissais leur qualité et je me suis dis qu’il y avait une vraie possibilité de monter au niveau du dessus.
À l’époque, Brentford n’avait pas encore son nouveau stade et leur stratégie était de vendre leurs meilleurs éléments. À un moment, je me suis dis “Moi aussi, je vais partir et tenter l’aventure de la montée.” Avec le recul, ça n’a pas été un choix payant parce que nous n’avons pas achevé ce que nous voulions faire. Mais je n’ai pas de regrets particuliers à avoir rejoint ce grand club qu’est Birmingham.
Entre 2015 et 2017, vous évoluiez sous les couleurs de Brentford. Quelles sont les différences que vous avez noté quand vous êtes arrivé à Birmingham ?
Birmingham est un gros club qui n’a malheureusement pas beaucoup évolué sur l’aspect de ses structures sportives. C’est à l’opposé de ce que j’ai pu voir du côté de Brentford, un petit club qui grandit d’année en année. Il y a d’ailleurs eu le nouveau stade – le Brentford Community Stadium -, un centre d’entraînement va aussi bientôt voir le jour… à Birmingham, les installations sont très anciennes. Par exemple, une de nos tribunes est fermée car le stade ne répond pas forcément aux normes de sécurité. Les encouragements nous aident et le fait de ne pas pouvoir jouer devant un stade comble est frustrant. C’est notre force.
Après, au-delà des installations, c’est avant tout le côté historique et l’engouement des supporters qui m’a frappé quand j’ai rejoins Birmingham. J’y ai d’ailleurs plus ressenti cette pression du résultat, ce poids de l’Histoire.
“Je pense que pour qu’un club réussisse, tout le monde doit regarder dans la même direction.”
Après votre dernière défaite à domicile face aux Blackburn Rovers, les supporters ont une nouvelle fois fait part de leur mécontentement envers la direction, envahissant le terrain et arborant des banderoles réclamant leur démission. Comment ressentez-vous cette atmosphère sur un plan personnel ? Est-ce que c’est quelque chose qui pèse sur votre moral en tant que joueur ?
Ça fait en effet quelques mois que des banderoles fleurissent dans les travées de St Andrew’s, parfois accompagnées de différentes actions. Je me souviens par exemple que les supporters avaient lancé des balles de tennis sur la pelouse il y a quelques mois de cela. On ressent cette frustration. Depuis l’arrivée des nouveaux propriétaires, les fans sont mécontents des résultats. On comprend leur frustration parce que nous, les joueurs, sommes nous mêmes frustrés de ne pas réussir ce que vous voudriez. Après, il n’y a pas vraiment d’animosité à notre encontre, elle est vraiment dirigée vers la direction.
Après le match face à Blackburn, plusieurs supporters m’ont dit : “Ce n’est pas aux joueurs que nous en voulons, nous avons un ressentiment envers les propriétaires.” De nombreuses rumeurs quant à un possible rachat circulent actuellement, l’intersaison risque d’être mouvementée. En tant que joueurs, nous sommes focalisés sur le terrain mais c’est vrai qu’il y a des choses que l’on trouve dommage.
Sentez-vous quelque chose de spécial autour d’un possible rachat ? Un sentiment qui prédomine autour de vous ?
Pas vraiment. Cette histoire de rachat est survenue à peine quelques semaines avant la fin du championnat, on n’a pas eu le temps de penser à ça.
Pensez-vous que les résultats de l’équipe peuvent être liés à l’environnement extra-sportif du club ? Est-ce que tout cela vous pèse ?
C’est sûr que ça ne nous aide pas. Après, ce serait trop facile de dire qu’on perd des matchs à cause de nos propriétaires. On a nos responsabilités mais c’est vrai qu’on évolue dans un environnement qui n’est pas forcément sain. Ça ne favorise pas la performance. Je pense que pour qu’un club réussisse, tout le monde doit regarder dans la même direction. Ce n’est actuellement pas le cas à Birmingham. C’est là que j’ai aussi vu une vraie différence avec Brentford où il y a des règles bien précises, un organigramme clair. Ici, chacun semble un petit peu de son côté.
Il vous reste un an de contrat avec Birmingham. Comment envisagez-vous votre avenir ?
C’est une question à laquelle je ne peux pas forcément répondre. Je prendrai une décision quand j’aurai tous les tenants et les aboutissants sur l’avenir du club. Après, j’ai quand même un goût d’inachevé avec Birmingham. J’ai envie de voir ce qu’il va se passer l’année prochaine et pourquoi pas réussir de grandes choses avec le club. »