Qualifiée pour la 5e finale européenne de son histoire, la Fiorentina rêve de conquérir son second titre continental. Mais le passé du club florentin est là pour lui rappeler que sa tâche sera bien loin d’être la plus aisée.
Tout sportif ayant déjà évolué au plus haut niveau sait qu’une finale n’est pas faite pour être jouée, mais pour être gagnée. Ce mercredi (21h), face à West Ham, les joueurs de la Viola entendent bien transformer ce poncif en réalité.
D’ailleurs, en atteignant la finale de cette seconde édition de la Ligue Europa Conférence, la Fiorentina est devenue la première équipe à participer à l’affiche-phare des quatre compétitions européennes organisées par l’UEFA (C1, C2, C3 et C4).
Mais comme l’a rappelé le capitaine florentin Cristiano Biraghi après la demi-finale face au FC Bâle, là n’est pas l’important : « Nous sommes arrivés jusqu’ici. Maintenant, nous devons ramener un trophée à la maison. ». Car oui, c’est maintenant que le plus dur commence pour un club qui n’a plus remporté le moindre titre depuis 2003 et un sacre de champion de Serie C. Et outre sa victoire en Coppa Italia, en 2001, on ne peut pas dire que le palmarès de la « Fio » n’ait vraiment été étoffé depuis l’an 2000.
Il faut ainsi remonter au milieu du siècle dernier pour trouver les traces de son glorieux passé, aujourd’hui assimilable à un souvenir jalousement gardé par les plus anciens supporters du club de la capitale des arts.
Conjurer le sort
Dans l’antre de l’Eden Arena de Prague, les hommes de Vincenzo Italiano vont prendre part à la 5e finale européenne du club, la première depuis la Coupe UEFA 1990.
Un souvenir douloureux pour les Florentins, eux qui avaient vu leur équipe être dominée par leur plus grand rival, la Juventus. Dominés à l’aller (3-1), les hommes de Dino Zoff n’étaient alors pas parvenus à renverser la tendance au retour (0-0), laissant filer la possibilité de soulever le deuxième trophée européen de l’histoire de la Fiorentina.
Un scénario comparable à celui de la saison 1961-62 où, après avoir éliminé le Rapid Vienne, le MŠK Žilina et l’Újpest FC, les coéquipiers d’Alberto Orzan butèrent sur l’Atlético de Madrid. Le match nul (1-1) décroché sur la pelouse d’Hampden Park à l’aller fût suivi d’une cinglante défaite trois buts à zéro sur celle du Neckarstadion de Stuttgart. Une claque qui offrit aux Colchoneros leur premier trophée européen, le tout aux dépends du tenant du titre italien.
Car l’année précédente, alors qu’était inaugurée la nouvellement créée Coupe des coupes, les joueurs de la Viola domptaient ceux des Glasgow Rangers, l’emportant à l’aller (0-2) comme au retour (2-1) pour connaître leur premier sacre européen.
Quatre ans plus tôt, les Toscans avaient déjà eu l’opportunité de se hisser sur le toit de l’Europe. Au Santiago Bernabéu de Madrid, à l’occasion de la deuxième finale de Coupe des clubs champions européens, depuis rebaptisée Ligue des Champions, l’équipe dirigée par Fulvio Bernardini devint la victime du Real Madrid, notamment porté par son trio offensif Gento-Di Stéfano-Kopa, dont les deux premiers permirent aux Espagnols de l’emporter devant leur public (2-0).
C’est ainsi que s’est écrite la riche, mais difficile histoire européenne de la Fiorentina, qui espère aujourd’hui ne pas embrasser le même destin que leurs prédécesseurs… ou alors, certainement celui de 1962.